François Heller, chef d’entreprise en réparation automobile

TémoignagesLe 14/09/2015
« Nous faisons partie intégrante du système éducatif »

François Heller, chef d’entreprise en réparation automobile

Lauréat du premier Prix du Maître d’apprentissage* dans la catégorie « engagement », François Heller, 61 ans, conclut un parcours professionnel avec la satisfaction d’une transmission bien faite.
 
François Heller, chef d’entreprise en réparation automobile
François Heller : « Au-delà de la technique, du savoir-faire, il est essentiel de transmettre un "savoir être"».
Le Monde des Artisans : Qu’est-ce qui vous a poussé à devenir maître d’apprentissage ?

François Heller : Après un DUT de Génie Mécanique, j’ai eu la chance de travailler en Angleterre, tout d’abord dans une ferme, puis chez un artisan qui restaurait des voitures de course des années 50-60. Ces personnes se sont réellement impliquées pour moi. Quand je me suis installé comme artisan mécanicien dans les Hautes-Alpes, j’ai tout de suite accueilli des apprentis, avec cette envie forte de transmettre à mon tour.

LMA : Que représente pour vous ce rôle ?

F. H. : Il s’agit d’un rôle essentiel, car je considère la transmission des savoirs comme la base même de notre société. En tant que maîtres d’apprentissage, nous faisons partie intégrante du système éducatif.
L’apprentissage favorise un lien indispensable et très efficace, bien que souvent inexistant, entre le monde de l’éducation et celui de l’entreprise.

LMA : Quelles valeurs avezvous souhaité transmettre à vos jeunes ?

F. H. : Au-delà de la technique, du savoir- faire, il me semblait essentiel de leur transmettre un « savoir être ». Des valeurs importantes, dans les métiers de l’artisanat : honnêteté, disponibilité, ponctualité, service, de même que l’ordre, la propreté, l’organisation rationnelle du travail. J’ai aussi voulu leur apprendre le respect pour les clients et les fournisseurs, pour les autres membres de l’équipe ainsi que pour eux-mêmes. Et partager avec eux le grand plaisir d’exercer un métier passionnant jour après jour. J’ai également abordé avec eux les questions d’écologie. La voiture, dont on peut difficilement se passer dans certaines régions, pèse lourd sur l’environnement.
On peut réduire son impact en étant vigilant, en optimisant les trajets, en essayant au maximum de réparer plutôt que de remplacer. Cela semble n’être qu’une goutte d’eau dans l’océan, mais si chacun fait sa part...

LMA : Que représente le Prix du Maître d’Apprentissage, qui vous a été remis le 2 juin dernier à paris ?

F. H. : Arrivant en fin de parcours professionnel, après trente-huit années en tant que chef d’entreprise, je le vois comme une belle reconnaissance de mon engagement pour l’apprentissage. Mais surtout, et c’est son but, comme une mise en valeur de ce mode de transmission des savoirs que je considère comme une voie d’excellence.
Avoir accompagné tous ces jeunes dans leur éducation et leur formation professionnelle me donne une certaine satisfaction et le sentiment d’un devoir accompli.

MÉLANIE KOCHERT

* La première édition du Prix du Maître d'apprentissage était organisée par l'APCMA et par la MNRA.